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Bienvenue à la Bergeronne!

Un domaine patrimonial situé à Terrebonne-Ouest sur le point de disparaître.

Le domaine de la Bergeronne, situé au 310 Côte de Terrebonne, est un lieu d'une richesse patrimoniale, artistique et naturelle qui doit impérieusement être préservé.  Il comprend deux maisons anciennes, un ancien four à pain, un atelier d'artiste et une ancienne grange.  Auparavant, le sculpteur Germain Bergeron y habitait entouré de ses immenses personnages en métal dont plusieurs sont exposés dans les rues de la Ville de l'Assomption.

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La maison Darius-Ouimet

La maison de briques rouges se situant au 310 Côte de Terrebonne, laissée à l'abandon depuis 2011 par les promoteurs immobiliers en ayant fait l'acquisition dans le but de tout raser et de construire des condos. Ces photos témoignent de la détérioration de cette autrefois coquette maison d'architecture cubique construite en 1918 ayant appartenu au sculpteur Germain Bergeron entre les années 1970 et 2010. Actuellement, on voit régulièrement des gens (principalement des jeunes pré-adolescents) aller y occasionner des dégâts. Il y aura un jour un blessé ou un incendie et la Ville n'intervient pas, malgré les appels du regroupement citoyen.

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La Bergeronne (Maison Pierre-Limoges)

Une série de photos de la Bergeronne, petite maison de pierre construite entre 1816 et 1823, s'échelonnant entre les années 1960 jusqu'à 2020. Un urgent besoin d'agir pour préserver ce joyau patrimonial...

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Le four à pain

Derrière la Bergeronne, petite maison de pierre datant du début du XIXe siècle, ayant servi d'atelier de sculpture au sculpteur terrebonnien Germain Bergeron, se trouve un four à pain ancien. Les photos successives de 2011, 2016 puis 2020 en démontrent la détérioration navrante, oeuvre du temps ou de vandales, qui sait? Pourtant, les autorités ont été saisies par le comité citoyen du danger guettant l'intégrité des édifices d'intérêt patrimonial sis au 310 Côte de Terrebonne dès leur vente à un entrepreneur immobilier en 2011.

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La fierté de Germain Bergeron

Germain Bergeron, sculpteur émérite de la Côte de Terrebonne, a acquis de Léonard Ouimet (frère de Louis-Gilles Ouimet, maire de Terrebonne de 1967 à 1977) en 1970 le lot 51 de la Paroisse de Terrebonne: le 310 Côte de Terrebonne, site qu'on nomme familièrement La Bergeronne. À cet endroit se trouvaient plusieurs immeubles ancestraux dont il était particulièrement fier: une maison de meunier datant du début du XIXe siècle (devenu l'atelier la Bergeronne), une maison principale d'architecture "Four Square style" datant du début du XXe siècle (la maison Darius-Ouimet), une vieille grange et une vieille étable, cette dernière ayant fait l'objet d'un incendie criminel en 1979. Qui aurait pu imaginer que quarante-deux ans plus tard, le 16 mars 2021, un autre édifice sur le lot 51, la maison Darius-Ouimet, serait aussi touché par un incendie criminel? Triste coïncidence, vraiment...
Le sculpteur croyait fermement que sa terre avait été concédée dans la seconde partie du XIXe siècle par Dame Marie-Genevieve-Sophie Raymond, Seigneuresse et propriétaire du Fief et Seigneurie de Terrebonne et veuve de feu l'honorable Joseph Masson à Germain Raby, écuyer, information relayée par les journaux dans les années 1970. Ce qu'il ne savait pas, c'est que sa terre faisait en réalité partie d'un lot ayant été concédé plusieurs années auparavant, plus précisément en 1723, à Michel Limoges dit Jolicoeur par le Seigneur Louis Lepage de Sainte-Claire, 5ème Seigneur de Terrebonne. Ce lot avait les dimensions de 3 arpents de front sur 20 arpents de profondeur et comportait même les "deux îles dans la rivière Jésus vis-à-vis la terre décrite en premier lieu, avec une grange dans une des îles". Se sont succédés en cet endroit plusieurs générations de Limoges, Bastien et Ouimet.
Germain Bergeron avait porté à l'attention du journal La Revue de Terrebonne le fait qu'une maison ancienne se trouvait sur sa propriété de la Côte de Terrebonne, faisant référence la la maison Pierre-Limoges qu'il croyait dater de 1847 (La Revue de Terrebonne, 15 juillet 1971). Nous savons maintenant qu'elle a plutôt été construite entre 1816-1823. À cette époque, la maison Darius-Ouimet, maintenant centenaire, n'avait qu'une cinquantaine d'années, une jeunesse...
Il ne fait aucun doute que le sculpteur a vendu à regret sa propriété en 2011, après y avoir habité pendant plus de quarante ans, y avoir élevé ses enfants et y avoir conçu bon nombre de ses sculptures. Il était fier du caractère patrimonial de sa propriété.
Dans le cadre des festivités entourant le 350ème anniversaire de la fondation de la Seigneurie de Terrebonne, la Ville de Terrebonne doit absolument rendre hommage au grand ambassadeur terrebonnien que fut le sculpteur et citoyen Germain Bergeron. L'achat et la mise en valeur du 310 Côte de Terrebonne, qui est à vendre et laissée à l'abandon depuis trop longtemps, serait une excellente façon de débuter.

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Le patrimoine sur la Bergeronne

Outre ses valeurs patrimoniales archéologique, architecturale, et artistique (en lien avec le passage en ses lieux du sculpteur terrebonnien Germain Bergeron), la Bergeronne présente une valeur patrimoniale paysagère. En effet, le domaine constitue l'une des rares enclaves de verdure qui soit demeurée largement boisée à l'échelle du secteur sud-ouest de la Côte de Terrebonne. Sur la Bergeronne on retrouve plusieurs espèces d'arbres matures dont certains centenaires, des arbres fruitiers dont des pommiers et des cerisiers sauvages, végétation abondante et essences locales et variées dont des robiniers ou faux acacia.
En ce moment, ce sont les pommiers qui sont en fleurs et, disons-le: ça sent le ciel! La vision est également paradisiaque. À vous tous d'en juger par les photos ici-bas...
Dans quelques jours ou semaines, ce sera au tour des robiniers de fleurir et là encore, l'odeur est puissante et exquise. Des photos suivront...

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L'Atelier d'art La Bergeronne, la Galerie d'art La Bergeronne

En 1972, Germain Bergeron rêve d'un projet audacieux, l'atelier d'art la Bergeronne, qui permettrait à de jeunes sculpteurs de travailler en groupe et de réaliser des oeuvres monumentales en équipe. Sa première intention était d'utiliser à cet effet un grand bâtiment qui se trouvait sur sa propriété du 310 Côte de Terrebonne. Ce bâtiment était une ancienne grange-étable qui avait été aménagée en industrie de maisons pré-fabriquées puis abandonnée en 1967. Les subventions ont été accordées par le ministère des affaires culturelles mais la location proposée refusée. Ainsi, un autre emplacement a été privilégié, derrière le garage, au 315 rue George-VI.

Par la suite, un incendie ravage la grange-étable en 1979 et le bâtiment est une perte totale. Les années qui ont suivi, un atelier d'artiste a été construit au même emplacement et Germain Bergeron y a ouvert une Galerie d'Art en 1985. Le bâtiment est encore présent sur le site de la Bergeronne. Il a la forme d'un grand L et se situe dans les limites sud-ouest du terrain. On peut y voir une maquette de bois ayant l'allure de la sculpture Ô-Miro Dali Cass-ô qu'on peut admirer sur le côté du théâtre Hector-Charland à l'Assomption. On peut aussi voir un genre de palan qu'utilisait l'artiste pour relever les sculptures monumentales qu'il concevait en position couchée. Le tout se trouve malheureusement dans un triste état actuellement...

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Le symposium de sculpture de Terrebonne en 1978.

En 1973, Germain Bergeron, sculpteur émérite de Saint-Louis-de-Terrebonne, propose à la Ville de Terrebonne d'organiser un grand symposium de sculpture afin de souligner le tricentenaire de la fondation de la Seigneurie de Terrebonne. Ce symposium aurait lieu en plein air dans l'Île-des-Moulins ou tout autre endroit approprié. Les citoyens auraient le loisir grâce à la tenue du symposium de voir les artistes à l'oeuvre pendant six semaines. Germain Bergeron avait au même moment proposé de doter la région d'une sculpture monumentale avec jet d'eau incorporé, lumineux la nuit, qui serait installée dans l'étang de l'Île-des-Moulins (probablement un prélude à la Dame Blanche venue quelques années plus tard).
Le symposium de sculpture de Terrebonne a eu lieu dans les faits en juin et juillet 1978. Malheureusement, pour différentes raisons, Germain Bergeron y fut refusé de participer. Toutefois, il exposa au Bureau Seigneurial de l'Île-des-Moulins alors que se tenait le symposium de sculpture à l'été 1978.
Les buts recherchés par le symposium étaient de démystifier la sculpture, d'initier les gens à cet art et de faire connaître l'Île-des-Moulins. Après un premier et deuxième tri effectué parmi les quatre-vingts maquettes présentées (on en attendait cinquante), 25 maquettes furent exposées aux Galeries de Terrebonne et les gens de Terrebonne (et d'ailleurs) ont eu l'occasion de voter pour les sept sculptures qu'ils souhaitaient voir réalisées à l'Île-des-Moulins. Les maquettes provenaient d'un peu partout au Québec. Les sculpteurs choisis furent André Geoffroy de Bélair, Jacques Huet de Montréal, Richard Klode de Boucherville, Robert Nepveu de Montréal, Gilles Payette de Saint-Mathias, Denis Poirier de Valleyfield et Robert Saucier de Montréal. Le symposium de sculpture comprenait également des ateliers, des expositions, des spectacles musicaux et des fêtes champêtres.
Au terme de la tenue du symposium de sculpture, on parlait de bienfaits importants sur les plans économique, culturel et social, la qualité des sculptures attirant des visiteurs curieux de voir les œuvres d'art, la population de Terrebonne ayant appris à apprécier la sculpture moderne et Terrebonne ayant été forcée à tourner une page de son histoire et à s'ouvrir sur l'extérieur. On a à l'époque parlé énormément de Terrebonne à la radio et dans les journaux en raison de la tenue du symposium.
Tel que stipulé dans les règlements des symposiums internationaux, les sculptures créées (béton, pierres ou metal) deviennent propriété de la Ville où se tient la manifestation. Guy Robert, coordonnateur du symposium, a déclaré à l'époque que la Ville de Terrebonne s'engageait à bien protéger et entretenir les pièces produites lors de ce symposium. Les sept sculptures sont devenues propriété de la Ville de Terrebonne au terme du symposium et sont exposées en permanence dans l'Île-des-Moulins. La Ville doit en assurer l'entretien et l'accès.
En l'été 1994, suite à la pression exercée par Germain Bergeron et à la réaction du conseil de la sculpture, les sept oeuvres datant du symposium de sculpture de 1978 furent restaurées par leurs créateurs. L'été suivant, la SODECT présenta le dépliant "Circuit Arts et Nature" présentant les sept sculptures datant du symposium de sculpture de Terrebonne en 1978 et trois autres qui sont apparues par la suite dont la Dame Blanche de Germain Bergeron, acquise par la Ville de Terrebonne l'année précédente. Les deux autres sculptures sont de Pierre Leblanc, réalisée en 1984 lors de la transformation des Moulins à scie et à farine en bibliothèque municipale et de Catherine Widgery en 1992, lors de la restauration de l'ancienne boulangerie. On retrouve dans le dépliant une carte du site avec l'emplacement des sculptures ainsi que des petits textes agencés aux photos des oeuvres résumant les intentions des artistes.
En 2021, à l'aube des festivités entourant le 350ème anniversaire de la fondation de la Seigneurie de Terrebonne, ne serait-il pas plus que temps de restaurer, mettre en valeur et pourquoi pas, ajouter quelques sculptures en ce lieu formidable? En ce moment, l'état des sculptures varie de passable à très mauvais. Deux sculptures sont disparues (celle de Robert Saucier) ou absentes (espérons que la sculpture d'André Geoffroy soit en restauration). Les sculptures font partie du patrimoine culturel de la Ville de Terrebonne et il est essentiel de les préserver et de les mettre en valeur au même titre que les immeubles patrimoniaux de l'Île-des-Moulins.

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La Bergeronne et les arts visuels

Le fabuleux domaine de la Bergeronne (d'une valeur patrimoniale supérieure aux niveaux architectural, artistique, paysager et archéologique) n'a pas été source d'inspiration que pour Germain Bergeron, qui y a créé la plupart de ses sculptures plus ou moins monumentales entre 1970 et 2010. Il fut également le berceau de ses enfants chez qui aussi le talent artistique circule dans les veines.
Des artistes ne faisant pas partie de la famille Bergeron ont également été inspirés par les lieux dans leur élan créateur et en voici quelques exemples:
Le sculpteur de fer de Marc-Olivier Lacroix (collage, encre, fusain),
Le vieux four à pain du 310 Côte de Terrebonne de Charles L'Heureux (encre et mine de plomb),
Toile représentant la vie sur la Bergeronne (auteur inconnu pour le moment, les recherches se poursuivent).
Une autre excellente raison de protéger et revitaliser le domaine de la Bergeronne. Agissons avant qu'il ne soit trop tard; personne (mis à part les promoteurs immobiliers) ne sortira gagnant si le domaine de la Bergeronne est rasé pour des fins de développement immobilier...

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Le peintre Guy Ouimet de la Côte de Terrebonne

Dans la série des personnages importants de l'histoire de Saint-Louis-de-Terrebonne, le peintre Guy Ouimet (GUYO). Guy Ouimet, le deuxième enfant de Darius Ouimet et de Marthe Valiquette, est né en janvier 1917 dans la petite maison de pierres grises sur le lot 51 (la maison Pierre-Limoges construite autour de 1816-1823 toujours présente sur le domaine de la Bergeronne).
Guy Ouimet (qui signe GUYO et se qualifie comme peintre-cultivateur) commence à peindre sérieusement à l'hiver 1968 à l'âge de 51 ans, alors qu'il a reçu comme cadeau pour son anniversaire une boite de couleurs et quelques toiles. Il est peintre autodidacte et amateur et, puisque son occupation principale est commerçant et cultivateur, il ne peint que pour son plaisir. Il touche un peu à toutes les formes d'expression visuelle tels dessins à la plume, sketches au fusain, sculpture, peinture à l'huile et à la térébenthine.
Il fait quelques expositions dont une en 1973 à la Galerie d'Art Le Gobelet à Montréal (galerie dont Germain Bergeron, sculpteur de la Côte Terrebonne, fut le directeur en 1966 et 1967) et une autre en 1979 à la Galerie du Long-Sault à Saint-André-est.
Il représente des objets familiers, des personnes, des paysages, témoin d'une culture qui s'effrite face au modernisme. L'harmonie des couleurs vives expriment son caractère jovial, caractère de bon vivant et son grand talent d'observateur. La forme des objets, des personnages, des lieux, tout garde la même originalité dans l'ensemble des tableaux. Comme une musique, ils varient entre le temps et l'espace, du réel à l'imaginaire (Aldo Cammarata, la Revue, 21 mars 1973). Tantôt il caricature certains personnages loufoques qui ont marqué son enfance, ou encore il recrée des paysages disparus ou des intérieurs surréalistes. Mais c'est dans un monde imaginaire, habité par des personnages hallucinants qu'il exprime le meilleur de son talent. C'est l'oeuvre d'un peintre naïf qui se double d'un poète (la Revue, 30 mai 1979). Ses études de thèmes vont du surréalisme aux paysages de la nature et de façon féroce à dessiner les hommes politiques du pays. Lui qui adore les enfants s'amuse énormément à dessiner les physionomies des bambins avec leur regard candide et leur spontanéité de gestes (la Revue, 4 mars 1981). Guy Robert, critique d'art, dit de lui qu'il peint dans des registres humoristiques et pittoresques.

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Un incendie criminel sur le site patrimonial de la Bergeronne.

Ce qui devait arriver arriva...

Le 16 mars 2021 vers 20 heures, un citoyen aperçoit les flammes jaillir derrière la maison Darius-Ouimet et deux individus s'enfuir.  Il appelle immédiatement les secours et rapidement huit unités de pompiers arrivent et se mettent à la tâche pour éteindre le brasier dont la force est impressionnante.  Personne n'est blessé et l'incendie est finalement éteint.  La maison reste debout car la structure reste intacte malgré les dégâts occasionnés par l'eau.

Rien de surprenant à ce qu'un incendie d'origine criminelle survienne puisque les lieux sont laissés à l'abandon depuis 10 ans, ne sont pas surveillés ni sécurisés de manière adéquate.  Quiconque (bien ou mal intentionné) peut y circuler et y entrer comme bon lui semble...  Ce qui devait arriver arriva et c'est le patrimoine immobilier qui en paie le prix...

La Bergeronne : c'est criminel

Terrebonne: Incendie suspect sur un site de patrimonial

Un incendie endommage le site patrimonial de la Bergeronne

Incendie suspect de la Bergeronne: entre tristesse et colère

Le site de ``la Bergeronne lourdement endommagé par un incendie

Le bâtiment principal de la Bergeronne rasé par un incendie

"La Bergeronne brûle"

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La Bergeronne suite à l'incendie du 16 mars 2021 ou: "Il aura fallu un incendie"...

Qui a mis le feu ou qui a commandé de mettre le feu à la maison Darius-Ouimet en ce soir du 16 mars 2021? Pour l'instant, la question reste sans réponse. Comme le dit le vieil adage: "cherche à qui le crime profite"... Plusieurs personnes pourraient correspondre à cette description. Nous ne nommerons personne.
Nous avons contacté l'enquêteur au dossier et de ce côté, on nous assure que l'enquête se poursuit. Selon la personne en charge, on ne peut qualifier pour le moment l'incendie de la maison Darius-Ouimet de criminel; on parle "d'incendie d'origine suspecte causé par un être humain". Même si des personnes ont été vues au moment de l'infraction, pour la police, ça ne constitue pas un verdict de culpabilité... Même chose pour les bidons d'essence vus à proximité du lieu de l'incendie, on nous dit qu'ils traînaient peut-être sur le terrain depuis longtemps; rien ne prouve qu'ils aient été utilisés pour mettre le feu... Cependant, l'odeur importante d'accélérants qui régnait au moment de l'incendie ne ment pas. On peut jouer sur les mots tant qu'on veut mais pour le comité citoyen, l'incendie est criminel et le laisser-aller des propriétaires et de la Ville dans ce dossier en est responsable.
De manière erronée, on nous a affirmé que l'endroit était sécurisé avant l'incendie alors que nous avons des photos d'avant l'incendie montrant une ouverture dans le soubassement (et plusieurs ouvertures au deuxième étage). D'ailleurs, deux jours après que la maison ait été remise aux propriétaires après que les analyses policières furent terminées, deux enfants ont été vus en train d'entrer dans la maison par cette ouverture. Les policiers ont été appelés et sont venus rapidement.
Du côté du service des incendies, un excellent service et une collaboration exemplaire avec le comité citoyen. Premièrement, il a été demandé par le service des incendies aux propriétaires de procéder à une sécurisation importante des lieux en barricadant toutes les ouvertures praticables. Ainsi, la plupart des entrées des bâtiments ont été sécurisées avec des panneaux de contreplaqué et des grilles de métal à un endroit. Nous avons accompagné le représentant du service des incendies pour lui faire voir l'ensemble des bâtiments sur la Bergeronne et ainsi constater les quelques lacunes subsistantes au niveau de la sécurisation des lieux. Un suivi de la part de leur service sera fait auprès des propriétaires fautifs afin que les correctifs soient apportés rapidement.
Nous demandons aux citoyens environnants de rester vigilants et d'appeler la police de Terrebonne au 450-471-4121 lorsque du vandalisme ou une présence mettant en péril l'intégrité des bâtiments est constatée. Ce serait tellement dommage de perdre toute chance de protéger ce domaine patrimonial et de le mettre à la disposition des citoyens...
Malheureusement pour les citoyens et pour le patrimoine, l'autorité du service des incendies se limite aux ouvertures laissées qui pourraient permettre à des gens mal intentionnés de pénétrer et d'occasionner un incendie. Tout le deuxième étage de la maison Darius-Ouimet reste ouvert aux intempéries. Ce serait la responsabilité de la Ville de Terrebonne d'exiger auprès des propriétaires de protéger cette maison centenaire d'une valeur patrimoniale supérieure. Nous n'entretenons toutefois aucun espoir à ce niveau, malgré les belles paroles proférées sur les réseaux sociaux le soir de l'incendie, le laisser-aller légendaire de nos administrateurs municipaux dans le dossier de la Bergeronne persistant depuis maintenant 10 ans...
Il aura fallu un incendie pour qu'une protection minimale de l'ensemble de la Bergeronne se mette en place grâce au travail du service de sécurité incendie de la Ville de Terrebonne. Il aura fallu un incendie pour alerter l'opinion publique face au destin de la Bergeronne. Tristement, la Bergeronne de la Côte de Terrebonne devient un autre exemple flagrant de ce qui ne va pas avec la protection du patrimoine au Québec...

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Démarche de sensibilisation dans les écoles du district 5.

Aux mois d'avril et de mai 2021, une représentante du comité citoyen pour la sauvegarde de la Bergeronne est allée visiter les classes de deuxième et de troisième cycle de l'école Jeunes du monde située dans le district 5 de la Ville de Terrebonne. Nous avons animé dans chacune de ces classes une rencontre sur le thème de l'importance du patrimoine en tant que témoin de l'identité et de l'histoire des peuples. Nous avons évidemment abordé le thème du riche patrimoine architectural, paysager, artistique et archéologique du district 5 de la Ville de Terrebonne, en l'occurrence le domaine de la Bergeronne. Les enfants ainsi que les enseignants ont bien apprécié les rencontres. Nous tenons à les remercier chaleureusement de leur accueil ainsi que M. le directeur Éric Léveillé pour son ouverture à notre projet. Nous croyons avoir contribué par ces rencontres à éveiller de jeunes consciences à l'importance de la protection et de la mise en valeur du patrimoine et avoir apporté une multitude de nouvelles informations à ces enfants quant à la richesse patrimoniale de leur quartier.
Voici quelques commentaires adorables provenant d'élèves de quatrième année:
J’aimerais que quelqu’un achète la Bergeronne pour qu’il la rénove et elle serait toujours là. Ou, la Bergeronne pourrait être un parc avec des jeux.
J'aimerais transformer cette maison en parc. Comme ça on aura plus de parc. Aussi ça pourrait encourager les jeunes à lâcher leurs jeux vidéo et jouer dehors.
Moi je trouve que si c'était volontairement qu’elle a été brûlée je ne trouve pas ça bien. Plus tard, j'aimerais que le terrain soit un parc.
J'aimerais qu'il y ait des personnes qui y habitent parce que personne n'irait dans cette maison pour mettre des déchets. Ou sinon, j'aimerais qu’elle devienne une aire de jeux, car les enfants vont pouvoir s'amuser.
Moi j'aimerais beaucoup que la Bergeronne soit un parc.
Il faut que personne ne la détruise car c’est un patrimoine très précieux.
J’aimerais que la Bergeronne devienne une aire de jeux pour les enfants. Aussi, j'aimerais qu’on la rénove parce qu’elle a été en feu donc elle est un peu cassée.
Moi je pense qu’on devrait la garder parce qu’elle a une histoire.
Je voudrais que ça soit un parc historique avec des sculptures d’Alain (sic) Bergeron et les maisons de la Bergeronne.
Élèves de 4e année
Jeunes du monde

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Sauvons la Bergeronne!

Notre mission: la préservation du patrimoine architectural, paysager, artistique et archéologique de la Bergeronne et la reconnaissance du sculpteur Germain Bergeron.

Depuis 2011, le comité citoyen pour la sauvegarde de la Bergeronne de concert avec la SHRT, ayant à coeur le développement de la région de Terrebonne Ouest, multiplie les démarches pour faire en sorte que le Domaine de la Bergeronne soit protégé et valorisé.  Par ses actions, le comite citoyen vise à sensibiliser les élus municipaux ainsi que la population de Terrebonne à la valeur de la Bergeronne ainsi que du sculpteur Germain Bergeron qui y a habité de nombreuses années.  Il a initié un projet de Maison des Citoyens récupérant le site exceptionnel de la Bergeronne pour réaliser ce projet. 

Voir ici notre page Facebook


Parmi les actions récentes pour la sauvegarde de la Bergeronne:

- En décembre  2020: la SHRT demande le classement de la Bergeronne comme domaine patrimonial d'intérêt national et le mouvement citoyen celui de Germain Bergeron au registre du patrimoine culturel du Québec auprès de la Ministre de la culture et des communications Madame Nathalie Roy

La Bergeronne : la SHRT demande l’intervention de la ministre (larevue.qc.ca)

- En novembre 2020, Claude Blouin, président de la SHRT, parle de la Bergeronne en entrevue à MA.tv

Entrevue Claude Blouin - SHRT - La Bergeronne - Le BULLETIN du 30 novembre 2020 - 322 on Vimeo

- En novembre 2020, on parle de la Bergeronne avec le journaliste Jean-Marc Gilbert de la Revue.

Quel avenir pour La Bergeronne? (larevue.qc.ca)

- En octobre 2020, la SHRT publie dans le journal La Revue une lettre ouverte au Maire de Terrebonne et à l'administration municipale; à lire en page A-35

28 octobre 2020 - La Revue Terrebonne by Groupe Lexis... - Flipsnack

-  Maison La Bergeronne - Memento (heritagemontreal.org)

- En novembre 2017, deux représentants du comité citoyen participent à l'hommage à Germain Bergeron au Collège Saint-Sacrement.  Nous remettons alors au nouveau Maire Plante une copie du projet de maison des citoyens la Bergeronne.

Hommage à un grand artiste (larevue.qc.ca)

- Dans son programme électoral en novembre 2017, l'équipe du Maire Marc-André Plante s'engageait a proposer un plan de revitalisation de la Bergeronne pour en faire un lieu culturel.  Promesse bafouée à ce jour.

Un véritable gouvernement de proximité (larevue.qc.ca)

Suite à la présentation et au dépôt au conseil municipal du 17 août 2015 du projet de maison des citoyens la Bergeronne par Marc-Olivier Lacroix, représentant du comité citoyen, nous obtenons une réaction d'ouverture du maire Jean-Marc Robitaille et du conseil municipal.  Pour montrer le sérieux de sa démarche, le comité citoyen fonde un OBNL voué à la gestion de l'éventuelle maison des Citoyens la Bergeronne.

Une étude est faite par la direction de l'urbanisme durable (octobre 2015) et différents scénarios sont présentés avec les avantages et inconvénients inhérents à chacun (1.  aucune acquisition, 2.  acquisition du site global pour développement d'un projet culturel et communautaire et création d'un espace vert et 3.  site global intégré amenant la création d'un pôle d'activité sur un site élargi: Île-aux-Vignes, Maison Citoyen, site la Bergeronne, conservation du cadre végétal).  Le 13 janvier 2016, le comité exécutif mandate la direction de l'urbanisme durable pour initier les démarches avec le propriétaire du terrain pour l'acquisition de gré à gré.

- 23 février 2016

Des discussions ont cours entre la Ville et le propriétaire (larevue.qc.ca)

- 18 août 2015

Mouvement citoyen pour sauver La Bergeronne (larevue.qc.ca)

- 3 juillet 2014

La bergeronne | Création d'un projet citoyen à Terrebonne ouest (wordpress.com)

- septembre - décembre 2011

https://shrt.qc.ca/PDF/Fournee%20XII-1.pdf

- 14 juin 2011

https://www.larevue.qc.ca/article/2011/06/14/la-bergeronne-en-peril

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Qui est Germain Bergeron?

Germain Bergeron, poète et acrobate de la ferraille.


"Je ne suis pas facile à classer pour les historiens de l'art".  Germain Bergeron, 1995.


Frère de Sainte-Croix, mari, père, enseignant, sculpteur prolifique de renommée mondiale, homme d'affaires et peintre à ses heures.  L'homme aux multiples facettes, féru de la langue française et de sa patrie le Québec ainsi que de son patrimoine, est né en 1933 à Sainte-Perpétue de Nicolet dans une famille d'agriculteurs.  Il a fait son cours classique, un Baccalauréat ès Arts à l'Université de Montréal et une maîtrise en Arts à l'université Notre-Dame en Indiana. Il a enseigné les langues au Collège Notre-Dame puis les arts au CEGEP du Vieux-Montréal.  Mieux connu du grand public en tant que sculpteur, il a réalisé des oeuvres monumentales qu'on peut admirer au Canada d'un océan à l'autre.  Le célèbre Don Quichotte, réalisé dans le cadre de l'expo 67 est actuellement exposé devant le collège de l'Assomption après l'avoir été plusieurs années sur l'île des Moulins à Terrebonne.  Le patineur de vitesse, réalisé pour les jeux olympiques de Calgary, l'homme de fer à Shefferville, Pic et Pelle dans la station de métro Monk à Montréal, autant de sculptures réalisées à partir de rebuts mécanisés.  Germain Bergeron est décédé en 2017 à l'âge de 83 ans à Prévost après avoir habité pendant plus de quarante ans le domaine nommé "La Bergeronne" par les Terrebonniens.  Pour Germain Bergeron, ce vocable correspondait de manière plus précise à  son atelier d'Arts visuels puis Galerie d'Art situés dans la petite maison de pierre datant de 1816-1823, contiguë à sa résidence du 310 Côte de Terrebonne, une maison de briques rouges construite en 1918.  C'est à la Bergeronne également qu'il réalisait ses sculptures, petites ou monumentales.  Les gens qui l'ont connu décrivent un personnage original, aimable et généreux, impliqué dans sa communauté et dans la promotion de la culture à Terrebonne.

En savoir plus sur Germain Bergeron: 

Date de naissance: 18 décembre 1933

Date du décès : 29 juin 2017 à 83 ans


Occupation: Sculpteur 


Germain Bergeron est né à Sainte Perpétue de Nicolet dans une famille d'agriculteurs, à l'époque de la crise économique.  De ce fait, il a été amené à développer son imagination; par la force des choses, ses frères et lui "patentaient" leurs propres jouets.  Son père aussi était inventeur, puisqu'il  fabriquait sa propre machinerie agricole.


Il a étudié au Collège Saint-Césaire de Saint-Hyacinthe avant d'obtenir son brevet d'enseignement supérieur à l'école normale de Sainte-Croix en 1955.  Il fut d'abord professeur de langues à l'atelier La Partance du Collège Notre-Dame de Montréal de 1955 à 1960.  C'est alors qu'il travailla avec le Frère Jérôme Paradis (qui était disciple du Refus Global de Borduas) et qu'il se prit de passion pour les arts plastiques et poursuivit en ce sens ses études.  Il est Bachelier es Art de l'Université de Montréal (1963) et détenteur d'une maîtrise, Master of Art, Major en sculpture de l'Université Notre-Dame en Indiana (1969). 


Il fut pendant 14 ans un religieux en soutane de la communauté des Frères de Sainte-Croix, au Collège Notre-Dame à Montréal.  Il a accroché sa soutane à l'âge de 33 ans et s'est ensuite marié pour devenir père de trois enfants.  Sa fille Sophie emprunte elle aussi le chemin des arts et devient illustratrice et artiste peintre.  


À partir de 1970 jusqu'en 2010, il  a vécu à Terrebonne, sur une terre de trois acres sur laquelle s'érigeait une maison qu'il croyait dater de 1849 et avoir appartenu à Dame Marie-Genevieve-Sophie Raymond, Seigneuresse de Terrebonne.  Il y a mis sur pied l'atelier d'Art la Bergeronne (1972-75), atelier de sculpture communautaire créé pour permettre aux jeunes sculpteurs de travailler en groupe et de réaliser des oeuvres à l'échelle monumentale, conçues par l'équipe.  Y ont travaillé Ivanhoé Fortier, Michel Lussier et autres sculpteurs de la région de Terrebonne.  Il y a également a ouvert en 1985 la Galerie La Bergeronne.  Il y expose simultanément bon nombre de ses oeuvres.  Les gens peuvent visiter son atelier de création et sont à même de découvrir les techniques et le décor de création.  Plusieurs de ses sculptures ont orné le vaste terrain de sa demeure jusqu'en 2011.


Germain Bergeron peint aussi et devient une sorte d'animateur culturel, s'occupant de galeries et d'expositions, participant à des rencontres et des symposia.   Il fut l'instigateur du Symposium de sculpture de Terrebonne (1978) pour le tricentenaire de la fondation de la Seigneurie de Terrebonne, où il se voit refusé d'exposer.   Il a participé à bon nombre d'expositions individuelles et de groupe au Québec, au Canada, aux États-Unis et en Europe, notamment en France, en Italie et en Hongrie.


Artiste de renommée mondiale, marquant depuis les années 60, Germain Bergeron est de la trempe des Vaillancourt, Trudeau, Bélanger, Roussil.  Il est un créateur ingénieux connu pour ses sculptures en matériaux divers.  Il récupère pour ses sculptures monumentales des têtes de lampadaires, des herses à roulettes, des tuyaux de toutes sortes.  Guy Robert, fondateur du Musée d'Art Contemporain et directeur de la sculpture à l'Expo 67 présente Germain Bergeron comme un "As de la ferraille ".  "Travaillant de différentes façons un métal dur et froid, l'artiste parvient à l'adoucir et injecte une sensibilité à son oeuvre qui se métamorphose".


Germain Bergeron a laissé derrière lui le riche héritage de ses sculptures.  Il a créé au fil des années plus de 600 sculptures de métal, bronzes ou assemblages de rebuts mécanisés.  Il a élevé un cortège de personnages imposants et grandioses (Don Quichotte et la Ballerine ont une hauteur de plus de 9 mètres!) en métamorphosant des pièces en métal récupérées auxquelles il redonne vie et plénitude.  Déjà, il y a plus de quarante ans, il était écoresponsable dans sa façon de créer ses oeuvres. Ses oeuvres sont érigées dans de nombreux endroits au Canada, dans des collections publiques et privées, des collections d'architectes, d'universités et de musées (Musée des Beaux Arts de Montréal, de Québec et de Joliette, Universités de la Colombie-Britannique et de Calgary, chez Seagram).  Actuellement, on peut admirer "La Dame Blanche" dans l'écluse de l'Île des Moulins à Terrebonne alors que le Don Quichotte, la Ballerine et plusieurs autres sont exposées dans les rues de l'Assomption dans le cadre de l'exposition "Sculptures Monumentales entre ciel et terre".


De grandes pièces comme Don Quichotte, Macromagnon et la Ballerine ont attiré l'attention des foules à l'Expo 67 et à Terre des Hommes, à Montréal.  Pic et Pelle, une commande du Maire de Montréal Jean Drapeau en l'honneur des ouvriers qui ont travaillé à la station de métro Monk, ornent la station depuis 1976.  Pour les Jeux Olympiques de Montréal en 1976, le COJO commandite deux sculptures monumentales: le Tir à l'Arc et le Discobole (actuellement à Joliette).  Le Patineur de Vitesse 84 fut créé en l'honneur du champion olympique Gaétan Boucher (Jeux de Sarajevo en 1984) puis placé près de la piste d'accélération pour les Jeux Olympiques de Calgary en 1988.  


Germain Bergeron a consacré 36 années de sa carrière à l'enseignement des arts et de la sculpture, notamment à l'école des Beaux-Arts de Montréal, au CÉGEP du Vieux Montréal. Il a pris sa retraite comme professeur en 1992.  Il a dirigé pendant 2 ans de la galerie d'Art le Gobelet à Montréal (1967-68).  Membre de l'association des sculpteurs du Québec, il participa à sa direction en 1971-1972.  Il participa également à des films sur l'art produits par l'Office national du film, Radio-Québec ou ses étudiants.  


Germain Bergeron a obtenu coup sur coup en 1995 le Premier prix toutes catégories en sculpture décerné par le Cercle des Artistes Peintres et Sculpteurs du Québec en la Place des Arts et le Prix Création-interprétation des Grands Prix Desjardins donné par le Conseil de la Culture de Lanaudière.  Au fil de sa carrière, il fut plusieurs fois boursier au ministère de la Culture.


Germain Bergeron se définit comme un poète de la ferraille.  Son audace et son sens de l'humour sont tout aussi monumentaux que ses sculptures en métal recyclé.  Il étonne par ses associations saugrenues de la ferraille et au niveau des titres qu'il donne à  ses sculptures, des jeux de mots tels "Le Canard Alors Ange", "Le Zigote Gigote", "Le Cafleux", croisement entre un canari et un siffleux.  Germain Bergeron ne se prend pas au sérieux.  Il se définit également comme étant autodidacte, sortant des sentiers battus et créant des oeuvres personnelles.  "Je suis unique en mon genre et pas facile à classer pour les historiens de l'art" Germain Bergeron, 1995.


Le film Bergeron, la suite... sorti en 2014, parle de Germain Bergeron, de son oeuvre et de sa rencontre avec le désigner Robert Brulotte, qui se passionne pour l'oeuvre de Bergeron et participe à sa sauvegarde ( https://youtu.be/H9j8voMjGRY).


Germain Bergeron est décédé en 2017, heureux de savoir que non seulement ses oeuvres ont trouvé preneur et ont été mises en valeur dans le cadre d'une exposition urbaine grandiose dans la Ville de l'Assomption mais qu'également la création au Québec fut du même coup mise en évidence.


Sources:

Robert, Guy.  Bergeron aède de la Ferraille.  L'association des sculpteurs du Québec, 1972.


Des personnages tirés des rebuts, La Presse, samedi 6 janvier 1968.  


Le sculpteur Germain Bergeron de la Côte de Terrebonne exposera cinq sculptures à la Biennale de Budapest.  La Revue de Terrebonne, mercredi 12 septembre 1973.


Des sculptures pour les Jeux de 76.  La Presse, lundi 4 février 1974.


Un atelier d'Art visuel ouvert à tous à Terrebonne.  La Presse, samedi 7 septembre 1974.


Le Sculpteur Germain Bergeron de la Côte de Terrebonne au Festival "Arts et Musique"

La Revue, mercredi 22 juin 1977.


La sculpture de Germain Bergeron.  Des tonnes d'acier et encore plus de ferveur.  La Presse, Laval, jeudi 6 octobre 1977.


Le Gaétan de Bergeron.  La Presse, jeudi 19 avril 1984.


Germain Bergeron oeuvre à sa grande Dame Blanche du Cap Diamant.  La Revue, mercredi 25 juillet 1984.


La Bergeronne à visiter jusqu'à la fin août.  La Revue, mardi 20 août 1985.


Métal Hurlant.  La Revue, mardi 26 juin 1990.


Germain Bergeron, poète et acrobate de la ferraille.  Courrier des Moulins Plus, dimanche 28 novembre 1995.


Le métal se transforme au gré de son talent.  La Revue, 15 octobre 1997.


Que sont-ils devenus: La liberté de Germain Bergeron.  La Revue, 29 novembre 2016.  Pour lire l'article en entier, cliquer ici

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Description et histoire de la Bergeronne

Le domaine constitue l'une des rares enclaves de verdure qui soit demeurée largement boisée à l'échelle du secteur sud ouest de la Côte de Terrebonne.

Texte de Claude Blouin, président de la SHRT.
La Bergeronne se situe au 306, 308-310 Côte de Terrebonne à Terrebonne, Québec.  L'ensemble est constitué de trois lots mesurant environ 95 000 pieds carrés.  Il y a plusieurs bâtiments sur le site, mais seulement deux ont une valeur patrimoniale forte et supérieure selon l'évaluation de l'inventaire du patrimoine bâti adopté en 2016 par la municipalité.  Le premier est la maison Darius-Ouimet, résidence principale construite en 1918; le second est un bâtiment secondaire qui aurait été construit au début du XIXe siècle (et non en 1850 comme on le mentionne dans l'inventaire), converti en atelier de sculpture vers 1970 et nommé la Bergeronne.
La maison Darius-Ouimet est une maison de style cubique (ou Four Square), à deux étages et demi, en bois, revêtement en brique érigée sur des fondations de pierre.  La brique du revêtement est d'un rouge-brun d'époque, les briques d'ornementation sont plutôt beige.  La toiture est à quatre versants (à pavillon) revêtue de tôle pincée.  Les lucarnes sont à croupe, une sur chaque versant.  Les fenêtres sont à battants, à grands carreaux, la porte est en bois à panneaux.  
L'atelier la Bergeronne est une petite maison en pierre, rectangulaire à un étage et demi.  Le toit est à deux versants retroussés revêtu de tôle profilée.  Les fenêtres sont fixes, à petits carreaux.  Une cheminée en saillie au mur pignon.  Les fondations ne sont pas apparentes.  La porte principale a été remplacée par une porte coulissante sur rails à la verticale.  Elle a été construite par Isidore Bastien .  Darius Ouimet l'a habitée.  La propriété compte en plus un four à pain, un atelier de forgeron et une vieille grange.  Sur cette propriété, on retrouvait fin XIXe siècle une scierie et un moulin à carder aménagés le long d'un ruisseau, côté sud-ouest.
Cet ensemble est le résidu d'une terre de 3 x 20 arpents concédée en 1723 par le seigneur Louis Lepage de Sainte-Clair à Michel Limoges dit Jolicoeur.  Il reste propriété de la famille Limoges jusqu'en 1885.  Après quelques mutations, il est vendu à Octave Ouimet et demeure propriété de la famille Ouimet jusqu'au début des années 1970, quand le sculpteur Germain Bergeron en fait l'acquisition.  Elle est finalement vendue à la firme M.G.M. Développement en 2011 qui la possède depuis. 
Une première maison (en bois) est construite vers 1730; elle est remplacée par une maison en pierre vers 1760; une deuxième maison en pierre est ajoutée entre 1816 et 1823.  En 1886, un inventaire indique qu'il ne reste plus qu'une maison en pierre; l'année suivante, une deuxième maison en pierre est ajoutée.  Un acte de vente, cette même année, distrait du lot une pièce de terre au sud du chemin public sur laquelle le vendeur (Isidore Bastien) a érigé un moulin à scie et à carder avec digues et dames sur un ruisseau alimenté par une source située sur le grand côteau.  En 1896, les deux maisons en pierre subsistent encore mais l'une des deux est démolie avant 1913, probablement la plus ancienne.  Ne subsiste que la maison construite vers 1820 (qui est encore sur le terrain aujourd'hui).  En 1918, Darius Ouimet construit la maison en brique de style cubique à toiture en pavillon.  C'est en 1960 que la firme de construction Serca  Inc. construit un garage qui deviendra le second atelier (forge) de Germain Bergeron, lors de l'acquisition du terrain en 1976.  Il se peut que cet atelier ait été construit sur l'emplacement même du moulin à scie et à carder d'Isidore Bastien.  La succession de maisons en pierre et la construction de moulins et digues justifient à elle seules des sondages, voire des fouilles archéologiques.

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Le projet de Maison des citoyens

Redonner le domaine patrimonial de la Bergeronne aux citoyens.

La Bergeronne est l'ancien domaine du sculpteur Germain Bergeron et appartient actuellement à un groupe de promoteurs immobiliers souhaitant y construire des condos, maisons de ville; plusieurs projets ont été présentés et refusés.  Nous croyons que la Ville de Terrebonne, avec l'aide d'autres instances (provinciale et fédérale) devrait récupérer ce site d'une richesse patrimoniale, artistique et culturelle unique, afin de le transformer en "Maison des citoyens" de Terrebonne Ouest.  Nous souhaitons voir ce domaine protégé et revitalisé, pour retourner aux mains des citoyens en guise de lieu d'activités culturelles, artistiques et communautaires: locaux polyvalents, parc et jardin, galerie d'art, marché public...  Directement situé sur le chemin Côte de Terrebonne (route 344), le domaine de la Bergeronne pourrait rapidement devenir une halte incontournable!

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Qui sommes-nous

Un regroupement citoyen voué à la sauvegarde de la Bergeronne.

Le regroupement citoyen a été formé, au au moment de la vente du domaine en 2011, de résidents habitant les propriétés se situant autour de la Bergeronne.  Par la suite, une pétition en ligne (lien) nous a permis de recueillir les appuis de plus de 400 signataires.  Notre page Facebook est suivie et aimée par plus de 280 personnes.  Nous sommes également forts de l'appui de la SHRT (société d'histoire de la Région de Terrebonne).

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« Pour moi, sculpter, c'est une urgence.  Le jour où j'arrêterai, je serai mort "

Germain Bergeron 1990

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"Pour moi, sculpter, c'est une urgence".  Germain Bergeron, 1990.

Germain Bergeron explique en ces termes sa démarche artistique à Pierre Danzelm, journaliste de la Revue:
"Cela débute toujours par une image dans ma tête, ensuite, je fabrique la maquette et pour finir, j'attaque la sculpture avec ma torche à souder. Je la travaille toujours couchée. Je dois bien sûr toujours tenir compte de la vue en contre-plongée qu'auront les gens une fois qu'elle sera debout. Pour cela, je joue avec les proportions. Je travaille avec des matériaux de récupération que j'essaie de faire continuer à vivre en changeant leur fonction. Ils deviennent esthétiques au lieu de fonctionnels. Intuitivement, je reviens souvent sur les mêmes thèmes: personnages historiques, êtres étranges, femmes, enfants. L'important pour moi c'est de fixer un mouvement, de saisir le geste fugitif dans sa plus grande intensité, comme pour transcender le temps.
Pour moi sculpter c'est une urgence. Le jour où j'arrêterai, je serai mort".
La Revue, 26 juin 1990.
Germain Bergeron a laissé derrière lui le riche héritage de ses sculptures. Sa propriété de la Côte de Terrebonne est depuis 10 ans laissée à l'abandon par le groupe de promoteurs immobiliers en ayant fait l'acquisition dans le but de démolir les immeubles patrimoniaux qui s'y trouvent et les remplacer par des immeubles "au goût du jour": condos, maisons de ville, résidences pour personnes âgées autonomes... Faire table rase du passé de toutes les manières possibles, force est de constater que tous les moyens sont bons de nos jours pour y arriver, juste à lire dans les journaux les nombreuses maisons patrimoniales qui sont parties en cendres suite à des incendies d'origine suspecte...
En photo ici-bas (en deux parties) le mécanisme que Germain Bergeron employait pour relever ses sculptures monumentales qu'il travaillait couchées. Probablement une invention de son cru. Il se trouve encore sur la propriété, devant le grand atelier en forme de L.

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Le grand Don Quichotte

"Don Quichotte, c'est un autoportrait ou une autosculpture". 
Germain Bergeron, 2016.

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Le grand Don Quichotte

Honnête Bergeron en quête de reconnaissance par Aïcha Van Dun

Aïcha Van Dun, auteure et enseignante au CÉGEP Régional de Lanaudière envoya en 2004 au journal La Revue un texte qui ne fut malheureusement pas publié "because le manque d'espace", selon la journaliste Marie-Joëlle Hamelin.

Voici, pour rendre justice à l'auteure, ce texte merveilleusement bien écrit racontant le pérégrinations de la sculpture la plus célèbre de notre sculpteur terrebonnien Germain Bergeron: Don Quichotte!

Honnête Bergeron en quête de reconnaissance

par Aïcha Van Dun

J’ai trente ans. Comme mes étudiants et étudiantes, je suis née après Expo 67. De l’exposition universelle de Montréal, je connais assez peu de choses. J’ai néanmoins dans le fond de la cour arrière de ma demeure un porte-drapeau en acier inoxydable qui remonte à 67. Il me sert de poteau de corde à linge. Au moment d’emménager, M. Landry, l’ancien propriétaire de ma maison, tout ému, m’a lancé le plus sérieusement du monde : « Je n’ai qu’un regret. J’aurais dû scier mon poteau de corde à linge avant votre arrivée, mais je n’ai pas osé. Comptez-vous chanceux, il vient d’Expo 67! » Du fameux Expo 67 de l’ancien proprio, j’ai vu quelques images à la télévision, je fredonne à l’occasion la chanson de Beau Dommage que tout le monde connaît : « En soixante-sept tout était beau… C’était l’année d’l’amour, c’était l’année d’l’Expo ». Assez peu de choses, en effet. Pas de quoi préparer un cours de niveau collégial. Un trou dans ma culture personnelle. Pourtant, depuis une semaine, plus précisément depuis ma rencontre avec un sculpteur de Terrebonne, je ne pense qu’à l’Expo.

Tout a commencé il y a deux mois environ. Une vague de grands froids limitait mes activités extérieures. Je regrettais de m’être inscrite à ce foutu cours sur la sculpture au XXe siècle offert à l’Université de Montréal. J’habite L’Assomption depuis toujours, ce n’est pas à la porte de l’UdM. Je commençais seulement à reprendre le dessus. Comme une lecture passionnante tout juste terminée nous habite pleinement, mon accouchement récent occupait toutes mes pensées. Ce n’était pas encore un souvenir. Il faut dire que bébé tétait toujours aux trois heures. Comment, dans ces conditions, déambuler dans Montréal à la recherche d’une sculpture publique? J’ai opté pour l’Île-des-Moulins de Terrebonne, question pratique. Je saurais bien trouver là, parmi les sculptures créées à l’occasion du symposium de 1978, une œuvre captivante.

J’ai fait rapidement le tour de l’île, préoccupée davantage par mon nouveau-né pourtant soigneusement emmitouflé que par les sculptures enneigées. Le petit traîneau traditionnel glissait bien sur la croûte de neige suffisamment résistante pour me supporter. J’étais prête à rentrer, déçue que la rencontre tant attendue ne se soit pas produite, lorsqu’intriguée par la beauté d’une ombre projetée sur la neige durcie, j’ai levé les yeux vers le ciel. C’est alors qu’une silhouette impressionnante s’est dressée devant moi et je me suis d’un seul coup sentie toute petite, sans doute comme mon petit Pier-Alexandre, deux mois, oublié l’espace d’un instant dans son joli traîneau rouge. Triomphe momentané de l’art sur la vie. Le fer, dont l’assemblage, contrairement à la soustraction qu’exige la pierre ou le bois, permet au sculpteur de se libérer de la masse et du poids, a captivé toute mon attention. Une première, depuis l’arrivée de mon fils. Le port solennel, l’étrange personnage de métal qui se dessinait dans la lumière ne faisait qu’un avec sa gracieuse monture. Le tronc élancé, les jambes chétives interminables, les mains aux longs doigts noueux, on aurait dit un chevalier à la fois gauche et fier dans son armure rigide, on aurait dit… Don Quichotte.

Quelques semaines plus tard, j’ai confié bébé à son père, le temps de retourner voir Le Grand Don Quichotte de plus près et d’entreprendre une petite recherche en commençant par le dossier de la bibliothèque de l’Île-des-Moulins. En le consultant, j’ai appris que deux ans avant l’Exposition universelle de Montréal, l’auteur de la sculpture, un certain Germain Bergeron, alors étudiant à la maîtrise en arts, est invité par les promoteurs de l’événement à participer à un concours; il doit proposer une sculpture sur le thème de son choix. Après mûre réflexion, Bergeron retient le personnage de Don Quichotte qu’il a découvert alors qu’il était frère de Sainte-Croix —on le surnommait à cette époque le Frère Untel des arts —et enseignant au Collège Notre-Dame, pour son caractère universel et le pouvoir d’identification que le personnage recèle. Le reste, la petite histoire, je l’ai apprise de la bouche de Germain Bergeron lui-même, en sirotant un goûteux breuvage haïtien, après avoir osé téléphoner chez lui pour planifier une rencontre. Les sculpteurs ne courent pas les rues. Il m’a invitée, je n’allais pas rater ma chance d’en savoir davantage sur mon Grand Don Quichotte.

Bergeron ne laisse personne indifférent. Il n’a rien de l’artiste ténébreux enfermé dans sa création. À son contact, on devine que son indépendance d’esprit, son anticonformisme et sa verve impétueuse, denrées rares à l’ère de la rectitude politique, amusent ou dérangent. En ma compagnie, il a pris plaisir à dépoussiérer quelques souvenirs, écorchant parfois au passage, mais toujours avec une pointe d’humour, ceux qui au fil des ans lui ont mis des bâtons dans les roues. C’est que pour plonger dans le monde des arts, il faut de l’idéalisme. Bergeron, frère dans sa jeunesse, n’en manquait sûrement pas. Pour durer, en particulier dans le domaine de la sculpture au Québec, il faut être idéaliste et un peu fou, proche parent de Don Quichotte qui, sous un soleil ardent, n’hésite pas à soulever la poussière des routes d’Espagne le moment venu de défendre les grandes causes qu’il endosse. Au contact de Germain Bergeron, aujourd’hui septuagénaire, on se dit qu’en retenant Don Quichotte pour sujet au milieu des années 60, époque où, paraît-il, le temps était beau et le ciel bleu, le jeune Bergeron pressentait peut-être les obstacles à venir. Qu’à cela ne tienne, en 65, après avoir exploré puis rejeté l’idée d’utiliser une technique mise au point par Armand Vaillancourt – technique voulant que l’on coule de la fonte dans un moule de polystyrène, puis qu’on ensevelisse le tout dans du sable gelé – Bergeron réalise une maquette de 30 x 28 x 8 pouces du Grand Don Quichotte à partir de rebuts de ferraille trouvés qui l’inspirent : bras de transmission d’un vieux camion, instruments aratoires et autres objets aux formes allongées. La maquette sert de tremplin. Voilà le jeune sculpteur sur la bonne piste. Dénichées et réunies avec soin, les pièces sont soudées puis peintes en noir. Le Don Quichotte de la maquette a fière allure. Il se distingue entre autres de l’œuvre imposante qui prendra forme par la suite par la position horizontale de la lance du chevalier et l’absence de pales sur le bouclier.

Le projet de sculpture est accepté et Bergeron, libéré d’une partie de sa tâche d’enseignant par sa communauté religieuse et soutenu par le frère Jérôme Paradis, professeur de plusieurs autres jeunes artistes dont Mousseau, Vermette et Pépin, amorce le travail qui dure une année. Sans trop savoir comment il parviendra à réaliser son œuvre en grand format (au départ, l’œuvre devait mesurer 12 pieds de haut), il se met à la recherche de matériaux qui lui permettront de rendre les formes longilignes de sa maquette. Dans une usine, il trouve des consoles coniques, c’est-à-dire des supports verticaux de lampadaires dont l’allure filiforme répond à ce qu’il cherche. Le Grand Don Quichotte aura finalement un peu plus de deux fois la hauteur prévue initialement, soit 30 pieds de haut.

Les mois passent. Bergeron travaille avec ardeur. Un bon jour, le sous-sol de la villa St-Martin située près du pont de Cartierville où l’œuvre est travaillée à plat grâce à un ingénieux système de miroirs mis en place par Bergeron lui-même tremble un peu plus que de coutume. Bergeron vient d’apprendre que le financement de son projet évalué à 8000 dollars sera coupé de moitié. Il faudra donc négocier avec les autorités d’Expo 67. Étant donné que l’œuvre est déjà érigée aux deux tiers, Bergeron convient avec elles qu’il terminera la sculpture à ses frais tout en créant trois autres œuvres de formes humanoïdes dont le format nettement plus modeste respecte le budget amputé. Une fois achevée, Le Grand Don Quichotte sera donc prêté à Expo 67 qui devra toutefois assurer son transport jusqu’au site désigné et Bergeron demeurera propriétaire.

Le travail se poursuit. Autre intervention inattendue des organisateurs d’Expo 67. Une fois l’œuvre sortie en pièces détachées par l’étroite porte du sous-sol qui fait office d’atelier, les soudures principales devront être faites par un soudeur professionnel à même de fournir un certificat de solidité. Bergeron s’incline sans rechigner. Le Grand Don Quichotte monte finalement sur le fardier qui le mènera au parc Notre-Dame en pleine nuit. Les consignes sont claires : le fardier peut se déplacer exclusivement entre minuit et deux heures du matin. Or, il s’avère impossible de parvenir à destination le premier soir, ce qui fait grimper considérablement les coûts de transport, car pendant que Le Grand Don Quichotte attend impatiemment de se remettre en mouvement, le compteur du chauffeur qui s’est assoupi continue de tourner…

La sculpture de Bergeron parvient à Terre des Hommes. À son arrivée, plusieurs croient avoir affaire à une sculpture de Vaillancourt. Bergeron riposte sur un ton moqueur: « Vous croyez avoir sous les yeux un excellent Vaillancourt, il ne s’agit pourtant que d’un honnête Bergeron! » Il badine moins et pour cause lorsqu’il apprend quelques jours plus tard que son Grand Don Quichotte a été installé sans les ancrages qu’il a lui-même fabriqués, sortes de griffes en métal destinées à assurer sa stabilité. Cette fois, Bergeron ne s’incline pas. Il rugit. On devait le contacter avant d’installer sa sculpture. Ça n’a pas été fait. Aussi incroyable que cela puisse paraître, sa sculpture se voit amputée de trois ou quatre pieds de haut! Figés bêtement dans le sol, Don Quichotte et Rossinante ont perdu toute monumentalité. Heureusement, Bergeron exige que l’installation soit reprise et le moment venu, il veille au grain. Il devra toutefois placer la lance de son Don Quichotte à la verticale pour plus de stabilité.

La sculpture Le Grand Don Quichotte de Germain Bergeron a été maintes fois déplacée. Elle a d’abord été érigée dans le parc Notre-Dame, puis à proximité du Pavillon de l’Espagne, à proximité du Pavillon de la Russie et enfin aux abords du Pavillon de l’Humour de Terre des Hommes avant d’être aéroportée en hélicoptère jusqu’à la demeure du sculpteur en 1974. L’anecdote autour de ce transport pour le moins inusité mériterait un article en soi. Chose certaine, en écoutant Bergeron raconter le parcours de l’œuvre qui a fait sa renommée, on se dit qu’en classe, pour le bonheur des étudiants du Cégep du Vieux Montréal où il a enseigné les arts pendant vingt-deux ans après avoir quitté les ordres, il devait en remettre un peu, sans doute inspiré en cela par son mentor, le frère Jérôme.

En 1974, il est sérieusement question que Le Grand Don Quichotte soit installé à la station de métro Monk. Toutefois, le Bureau de Transport Métropolitain (BTM) opte plutôt pour la création d’une nouvelle sculpture. Bergeron réalise alors à la demande du BTM un monument à la mémoire des ouvriers morts durant la construction du métro intitulé Pic et Pelle.

C’est à l’automne 1997, au cours de l’Événement culturel intitulé Le retour du Grand Don Quichotte, une fête populaire soulignant le 450e anniversaire de naissance de Cervantès, que Le Grand Don Quichotte de Bergeron reprend fièrement du service. Il est promené dans une procession qui le conduit à travers l’avenue du Parc et la rue Sainte-Catherine jusqu’à son lieu d’exposition sur l’Esplanade de la Place des Arts. Là encore, l’installation pose problème. Bergeron doit se battre pour éviter que son Grand Don Quichotte, fixé en son centre, ne plane quelques pieds au-dessus de l’Esplanade!

Pour apprécier le travail figuratif stylisé du sculpteur Germain Bergeron, il suffit d’être sensible à la verticalité et aux formes aériennes. Comme l’avait fait le sculpteur David Smith au cours des années 50 et, dans la mouvance des années 60, d’autres artistes dont l’espagnol Eduardo Chillida, Bergeron dessine dans l’espace des contours linéaires. Il découpe l’espace, à la conquête de l’air, dégageant la sculpture du noyau des formes pleines. Son Grand Don Quichotte a une âme. Tout y est justifié. Le bouclier dont les éléments rappellent à la fois le chaud soleil d’Espagne et les pales d’un moulin à vent, les longues pattes et le cou harmonieusement arqué de la monture en acier confèrent au pseudo-chevalier une allure plus poétique que fougueuse, ce qui rend parfaitement l’équilibre psychologique fragile de Don Quichotte sans pour autant donner dans le pathos.

Bergeron est bien connu pour avoir créé d’autres œuvres monumentales dont La Ballerine (1968), L’homme de fer (1970), Pic et Pelle (1975), La Dame blanche (1985), Le cycliste (1986), Le patineur de vitesse (1988) et Le tailleur de pierre (1990). Néanmoins, sa technique a peu évolué au fil des années et c’est dans Le Grand Don Quichotte qu’il est à son meilleur. Comment expliquer alors que la Ville de Terrebonne où réside Bergeron depuis plus de trente ans, pourtant foisonnante sur le plan culturel, ait jusqu’ici refusé de reconnaître Le Grand Don Quichotte comme une œuvre marquante en n’en faisant jamais l’acquisition? Personnage mythique dans l’histoire de la littérature universelle, exposition mythique s’il en est une dans l’histoire du Québec, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, Don Quichotte et Expo 67 sont étrangers aux moins de quarante ans. Attendra-t-on que Bergeron, dont la santé a été récemment ébranlée, mange les pissenlits par la racine pour engager la procédure qui lui apportera la reconnaissance qu’il mérite?

Il fait doux. Bébé dort paisiblement. Nous sortirons tout à l’heure sur la terrasse de notre cour arrière. Bientôt, je pourrai étendre tous les trois jours les couches de coton de mon fils sur la corde à linge plutôt que sur le séchoir du sous-sol. J’ai la conscience tranquille depuis que j’ai fait ce choix plus « propre », mais la tâche reste ingrate. Je me console en rêvassant déjà… Que pourrait faire Bergeron de notre fameux porte-drapeau?


Commentaire plus qu'intéressant d'un lecteur, André Fontaine, sur notre page Facebook le 22 novembre 2020:


"Et pour faire suite à cette triste histoire voici ce qui arriva au fameux Don Quichotte de Bergeron.

En 1997, après avoir été exposé à Montréal lors de l’événement rappelant le 450e anniversaire de Cerventès, voilà que Germain Bergeron, que je connaissais pour lui avoir organisé une exposition avec le comité de la Galerie d’art de l’île-des-Moulins à Terrebonne, me téléphone pour me mentionner que son Grand Don Quichotte parti de Montréal était en route pour Terrebonne.

Comme il ne voulait pas le ramener chez lui sur la côte de Terrebonne, il me propose de l’installer sur l’île-des-Moulins dont j’étais le directeur à cette époque.

Je lui demande alors comment il veut procéder, quel genre d’entente il souhaiterait et surtout, quand voulait-il que cela se fasse.

Avec sa verve impétueuse, il me dit:

« Je te l’apporte, là, tout de suite, pour l’entente on verra ça plus tard. »

C’est ainsi, que deux heures plus tard, la gigantesque sculpture arrive à l’entrée de l’île.

Elle est transportée sur le site de l’île et déposée au centre de l’île, faisant face aux immenses moulins. C’est là que le sculpteur avait décidé de l’installer.

Puis, elle y resta jusqu’en 2012, 15 ans.

Comme il n’y avait jamais eu de réelle entente de signée, après le décès de Germain Bergeron, la succession propose à la Ville de Terrebonne de lui vendre la sculpture sous certaines conditions.

Mais l’administration municipale de l’époque, par manque de vision et surtout par manque de reconnaissance d’un grand artiste de Terrebonne, laisse aller la sculpture que l’on retrouvera, dorénavant, à L’Assomption, sur les terrains du Collège où Germain Bergeron aurait enseigné.

Je souhaite de tout mon cœur que la Ville trouve le moyen de ramener cette œuvre importante de notre sculpteur national sur le territoire de Terrebonne et puisse la mettre en valeur pour le profit de tous les résidents de Terrebonne et des nombreux visiteurs de notre quartier culturel qu’est le Vieux-Terrebonne".


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Germain Bergeron à l'Expo 67

La sculpture Don Quichotte, que les Terrebonniens connaissent bien puisqu'elle a trôné majestueusement de nombreuses années sur l'Île-des-Moulins, a été commandée à Germain Bergeron par l'Expo 67 à la suite d'un concours. Malheureusement, en cours de route, on a fait savoir au sculpteur qu'il n'y avait plus de fonds pour financer le projet et que le budget serait coupé de moitié. L'oeuvre étant à ce moment réalisée aux deux tiers, l'artiste et les autorités de la Ville ont convenu qu'il terminerait la sculpture à ses propres frais mais qu'il exécuterait également trois autres oeuvres en catastrophe, avec le même budget que celui promis au départ.

C'est ainsi que les sculptures le Vénitien, L'homme (1 et 2) et le Robot ont vu le jour et se sont retrouvées en 1967 dans le parc situé face au Pavillon Canadien. En fait, il s'agissait plutôt de quatre sculptures mais malheureusement une des sculptures nommée l'Homme a été endommagée lors de l'Expo. Après l'Expo, les trois sculptures restantes ont été acquises par la Seagram et envoyées à Vancouver, plus précisément à la University of British Columbia.

Le Don Quichotte, quant à lui fut premièrement exposé près du pont Victoria dans le parc de l'Île Notre-Dame (1967-1968) puis devant le Pavillon Humour (1969), le Pavillon de l'Espagne (1970), le Pavillon Mosaïque Ethnique (1971), le Pavillon URSS (1974-1976) avant de retourner au domicile du sculpteur sur la Côte de Terrebonne, faire un petit tour "en ville" en 1997 pour souligner le 450ème anniversaire de Miguel Cervantès et être transportée à l'Île-des-Moulins ou elle élira domicile pendant quinze ans.

Quant aux trois sculptures de l'University of British Columbia, nous avons appris dernièrement qu'elles ne se trouvaient plus sur le campus... Nous sommes encore en attente d'une réponse à savoir où elles peuvent bien se trouver à présent...

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Le patineur de vitesse '84

Germain Bergeron, notre sculpteur terrebonnien, posant fièrement avec son Patineur de Vitesse 84, conçu et réalisé à son atelier de la Côte de Terrebonne à Terrebonne. Cette sculpture monumentale rend hommage à Gaétan Boucher, champion olympique canadien en patinage de vitesse longue piste aux Jeux de Sarajevo en 1984. Le Patineur de vitesse fut exposé près de la piste d'accélération pour les Jeux Olympiques de Calgary en 1988. Germain Bergeron fut le seul Québécois choisi par le gouvernement Canadien dans l'achat d'oeuvres représentatives pour les Jeux de Calgary. Il est encore possible d'admirer cette oeuvre monumentale à l'anneau Olympique, Université de Calgary, à Calgary en Alberta.

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Différentes techniques

Germain Bergeron, qui a habité pendant quarante ans le
domaine que nous nommons maintenant la Bergeronne, n’a pas créé que des sculptures monumentales telles que nous pouvons les admirer dans les rues de la Ville de L’Assomption. Il a également réalisé des sculptures de dimensions moindres avec la technique de moulage puis de coulage de métaux en fusion dans un moule fait de plâtre et de silicone résistant à de hautes températures. Parmi les thèmes explorés par le sculpteur, il y a eu celui de la danse. Voici les moules utilisés pour façonner ce charmant couple de danseurs. À chacun maintenant d'interpréter la signification de ce qui y est représenté...

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La Dame Blanche de Germain Bergeron

Cette sculpture flottante gigantesque a été réalisée en l'honneur d'une légende: "La Dame Blanche du Cap Diamant". Il s'agit d'une majestueuse sculpture de femme assise sur ses genoux repliés gracieusement vers son flanc droit.
"Pendant le siège de Québec, un homme amoureux s'enrôle pour défendre Québec contre les Anglais. Après la bataille, sa dulcinée se met à sa recherche, sans succès. Elle tombe endormie, épuisée, au bord de la chute Montmorency. À son réveil, son amant gît à ses côtés, mort. Vers minuit, elle rentre chez elle, blanche et déchirée. Sa mère la soigne et la borde. Mais, en pleine nuit, elle se relève et court vers la chute. On ne la revit plus, sauf certains soirs où plusieurs personnes prétendirent avoir vu une femme enveloppée d'une chemise de nuit blanche dans l'écume de la chute". Récit extrait de la Dame Blanche du Cap Diamant de l'écrivain Eugène Achard.
La réalisation de l'oeuvre à été faite à partir de l'été 1984 à l'atelier de Germain Bergeron et a duré plusieurs mois. C'est à la Bergeronne, au 310 Côte de Terrebonne, qu'a été fabriqué le gabarit, l'armature et l'uréthane qui lui donna sa forme. Dans un deuxième temps, cette coquille a reçu en usine une couche de fibre de verre et le fini blanc approprié.
La sculpture émerge, disposée sur une base immergée. On dirait qu'elle veut se lever debout car la ligne de flottaison se situe à la base de la sculpture. Elle a des dimensions de 14 X 12 X 4 pieds et pèse environ 1500 livres. Elle peut voyager d'un cours d'eau à l'autre.
Germain Bergeron a décrit sa sculpture en ces mots: "Elle semble surgir de l'onde, formée par l'eau et s'en dégageant comme trombe, s'apprêtant à adopter la station debout. Les arêtes vives décrivent des arabesques évoquant les volutes diaphanes de l'embrun". La Revue, novembre 1985.
La Dame Blanche se trouve à l'Île des Moulins, ayant été acquise à l'été 1994 par un partenariat entre la Société de développement Culturel de l'île des Moulins, la députée Jocelyne Caron et la Ville de Terrebonne. Au début, elle trônait dans l'étang Masson, dit-on. On peut actuellement l'admirer dans l'écluse de l'Île-des-Moulins.
Sources:
Germain Bergeron oeuvre à sa grande Dame Blanche du Cap Diamant. La Revue, mercredi 25 juillet 1984.
La Dame Blanche de Germain Bergeron. La Revue, mardi 5 novembre 1985.
Germain Bergeron, poète et acrobate de la ferraille. Courrier des Moulins Plus, dimanche 28 novembre 1995

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Pic et Pel 

Tel que l'orthographiait Germain Bergeron.

Qu'est-ce que la station de métro Monk à Montréal a de spécial? Ce n'est pas la station la plus achalandée, mais c'est celle où on peut admirer les sculptures Pic et Pelle de notre sculpteur terrebonnien Germain Bergeron. Ces sculptures lui ont été commandées par un des architectes de la station lors de sa construction au moment de la prolongation de la ligne verte vers la station Angrignon (la station Monk a été inaugurée en septembre 1978). Elles représentent deux ouvriers s'affairant, l'un maniant un pic et l'autre une pelle, inspirés de l'expression typiquement québécoise « travailler au pic et à la pelle ». L'oeuvre se veut un hommage aux ouvriers ayant participé à la construction du métro. À l'origine, le projet comportait un troisième personnage en position assise représentant un ingénieur ou un architecte supervisant les travaux mais ce personnage a été refusé.
Située dans un quartier ouvrier (de moins en moins cependant) du sud ouest de Montréal, les usagers qui circulent sur la passerelle du métro Monk passent entre les deux ouvriers, comme s'ils traversaient leur chantier. Les sculptures sont des structures de métal faites d'anciens luminaires de rue recyclés et mesurent 6,2 mètres : deux étages! Puisque les deux structures étaient trop imposantes pour entrer dans la station Monk, il a fallu les placer sur un chariot et les transporter en tunnel à partir de la station Angrignon. L'intégration des sculptures de Bergeron dans la station de métro Monk a connu plusieurs rebondissements : « J'ai d'abord proposé de réaliser un mobile suspendu à la voute de la station, une série de soucoupes volantes dont le mouvement aurait été provoqué par le passage des rames de métro. Le projet a été jugé trop dangereux par le Bureau de transport métropolitain (BTM, responsable des travaux), qui l'a refusé. De leur côté, les architectes ont songé à utiliser mon célèbre Don Quichotte, sculpture qui était à ce moment-là en consignation sur le site d'Expo 67 et qui devait retourner chez moi. Ils étaient prêts à parachuter l'oeuvre dans la station avant de fermer le toit mais encore là, le BTM n'a pas voulu » Germain Bergeron, source : page info STM du 28 octobre 2003.

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L'homme de fer de Schefferville

Démêler le vrai du faux...

Les villes de Schefferville et de Sept-Îles organisent, en 1970, un symposium de sculpture intitulé "Formes Nouvelles du Québec" afin de souligner le centenaire de la découverte du minerai de fer dans le Nord-Québec par le père Louis Babel. Ce symposium provincial se présente comme un concours, et les candidats doivent soumettre leur proposition de manière anonyme. Parmi la soixantaine d’esquisses reçues, quatre sont retenues dont celle de Germain Bergeron.

"Il est aussi colossal que le grand Don Quichotte, presque cyclopéen... Du haut de ses 22 pieds, il pèse quatre tonnes, et pourtant, son élégance n'en souffre aucunement. Moins graphique que le Don Quichotte, L'homme de fer de Schefferville s'en trouve aussi moins pathétique, sans doute, et en conséquence moins grave, plus dense... La scène se passe à Schefferville, rude village minier du Québec où exploration et exploitation font de semblables ravages sur la nature et sur l'homme. La fonction de l'artiste consiste ici à en montrer implacablement la brutale realité". Tiré de ROBERT, Guy : Bergeron, aède de la Ferraille.

Quelque 10 ans plus tard, un fait divers autour de la sculpture donne l'idée à Guy Cloutier (l'écrivain) d'écrire sa première pièce de théâtre "La Statue de Fer". En effet, la sculpture de Germain Bergeron avait été premièrement installée dans un parc de la Ville où les badauds s'amusaient avec son sexe géant et mobile. Les autorités municipales auraient alors décidé de faire souder l'engin indécent dans le but de faire cesser les scènes jugées disgracieuses, mais peine perdue... Cédant aux pressions des bonnes gens, les autorités ont par la suite fait déplacer la sculpture sur un terrain de la compagnie Iron Ore sur les bords du lac Knob.

Au Théâtre du Nouveau Monde, du 8 octobre au 7 novembre 1982, "La Statue de fer" fut la production d'ouverture de la trente-deuxième saison du T.N.M. Orchestrée avec le plus grand soin par Michelle Rossignol, la représentation fut portée par une distribution de première force: Raymond Bouchard, Larry-Michel Demers, Nathalie Gadouas, René Gingras, Germain Houde, Guy Nadon, Daniel Simard et Marie Tifo.

Suite à des vérifications auprès de gens de Schefferville, nous avons obtenu les précisions suivantes, qui ne sont pas totalement en accord avec ce que rapportaient les journaux de l'époque (et du sud du Québec): la Presse, le Devoir, le Soleil, à propos du destin de l'Homme de Fer, sculpture de Germain Bergeron, notre sculpteur terrebonnien.

L'homme de fer de Schefferville: la suite:

Ces informations proviennent de Ghislain Lévesque, ancien administrateur à la Ville de Schefferville et de Jocelyne Lemay, auteure du livre "Terre Rouge" relatant l'histoire de Schefferville. Voici la réponse de cette dernière: "Les infos trouvées sur l'Homme de Fer (page 143 de Terre Rouge) parlent du premier emplacement de la statue qui ne la mettait pas en valeur...  La statue était dans le croche du centre récréatif, sur le coin Redmond et le début de la rue Knob Lake. Le fait que l'Homme de Fer était nu a fait beaucoup jaser à l'époque.  Il avait même été question d'enlever le pénis, d'altérer la sculpture, mais la requête fut refusée par respect de l'oeuvre. Un homme reste un homme dans toute sa splendeur.  Considérant son poids, sous toute réserve, elle n'a été déplacée que deux fois...".  M. Lévesque apporte de son côté les précisions suivantes: "Cette sculpture aurait été relocalisée deux fois, et ce, pour lui donner une meilleure visibilité. Elle est aujourd'hui localisée dans un endroit très achalandé soit près du bureau de poste et de commerces et dans un nouveau parc éclairé en bordure de la route collectrice du Ministère des Transports (MTQ). J'ai cependant une petite anecdote concernant une relocalisation temporaire de "l'Homme de Fer" alors qu'un matin, les femmes demeurant au "Lady's staff House" au coin des rues Montagnais et Knob Lake, toutes célibataires... se sont levées en ayant devant elles cette sculpture avec son membre en évidence. Quelques hommes futés avaient utilisé de la machinerie lourde pour déplacer la sculpture afin d'en faire rigoler quelques-uns et unes... Ça ne fut que de courte durée."

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Le Cycliste '81

Au mois de mars 1973, Germain Bergeron, sculpteur de la Côte de Terrebonne, propose la tenue à l'été d'un symposium de sculpture sur Île-des-Moulins, afin de souligner le Tricentenaire de la Ville de Terrebonne. Quelques années plus tard, une fois surmontées les tracasseries administratives, le symposium a finalement lieu, mais plutôt à l'été 1978... Le sculpteur tente sa chance d'y participer en présentant comme projet le Cycliste, mais il n'est malheureusement pas retenu. Deux raisons sont avancées pour expliquer le refus du comité organisateur : le fait qu'il s'agisse de sculpture figurative, ce qui ne serait pas le type de sculpture recherché dans le cadre de l'événement et également, que les candidats retenus doivent provenir de l'extérieur de Terrebonne. Bon joueur, M. Bergeron réalise quand même le Cycliste en 1981 puis l'offre gracieusement pour être placé sur l'Île-des-Moulins lors du Grand Prix Cycliste de Saint-Louis-de-Terrebonne en 1983. Par la suite, le Cycliste peut être admiré à l'extérieur de la Place Ville-Marie lors de l'événement Confrontation 84 organisé par le Conseil de la Sculpture du Québec à l'été 1984. Il trouve finalement sa terre d'accueil définitive dans le parc West-Vancouver de L'Île-des-Soeurs lors de l'événement culturel et touristique d'envergure exceptionnelle Sculptour: Séduction 90, visant à implanter dans les municipalités en périphérie de la Communauté Urbaine de Montréal un parcours permanent de sculptures de grand format dans des lieux publics voués à la détente et au respect de la nature.

L’œuvre est située en bordure de la piste cyclable de l’île-des-Sœurs, emplacement qui ne pourrait mieux lui convenir compte tenu de son thème. En effet, la sculpture tubulaire représente schématiquement un cycliste penché vers l'avant. Le cycliste est peint en rouge et les roues de la bicyclette sont peintes en noir.

À la veille des festivités soulignant le 350eme anniversaire de la Ville de Terrebonne, par respect des oeuvres réalisées lors du symposium de sculpture de Terrebonne en 1978, une restauration et mise en valeur des sculptures de l'Île-des-Moulins pourrait être envisagée par les élus municipaux, la Ville de Terrebonne ayant, après tout, la responsabilité de leur entretien...

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Le tailleur de pierre de Germain Bergeron

En 1990, Germain Bergeron participe à l'évènement Sculpture : Séduction 90, un projet d'envergure organisé par le Conseil de la Sculpture du Québec ayant pour but de présenter un parcours permanent d'installations artistiques de grands formats intégrées à l'environnement de 16 parcs municipaux. Des sculpteurs québécois de renom y participent en l'occurrence Charles Daudelin, Robert Roussil, Marcel Barbeau et plusieurs autres. Notre sculpteur terrebonnien y présente deux de ses sculptures monumentales : le Cycliste et le Tailleur de pierre. Cette dernière se situe près de la maison Nivard-de-Saint-Dizier sur la promenade au bord de l'eau dans le parc de l'Honorable-George-O'Reilly, arrondissement de Verdun. Cette sculpture représente un tailleur de pierre en action et se veut un hommage aux sculpteurs anonymes qui ont bâti la Nouvelle-France ainsi qu'aux artistes et restaurateurs de patrimoine. Il est constitué d'acier galvanisé, de peinture et de pierre et ses dimensions sont de 594 x 280 x 300 cm. En 2015, l'arrondissement de Verdun a eu l'heureuse initiative de restaurer le Tailleur de pierre qui démontrait des signes de détérioration et ce, suite aux demandes répétées de citoyens. Un franchement bon exemple à suivre par les municipalités qui possèdent sur leur territoire des oeuvres en état de détérioration.

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L'Amazone et la Coquecigrue

On pourrait croire que depuis le départ de Terrebonne du grand Don Quichotte, la Dame Blanche est la seule sculpture de Germain Bergeron qui soit restée sur le territoire. Eh bien non... Germain Bergeron en 1998, à partir de tubes d'acier soudés et peints, à créé L'Amazone et la Coquecigrue dans le cadre de la construction de la nouvelle école primaire Jean-de-la-Fontaine à Lachenaie (qui ne faisait pas partie à l'époque de la Ville de Terrebonne). C'est ce qu'on appelle communément la politique du 1%.

"La Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement des bâtiments et des sites gouvernementaux et publics

Dès 1961, le Québec a adopté une mesure gouvernementale consistant à réserver un certain pourcentage du budget de construction d’un bâtiment public à la réalisation d’œuvres d’art précisément conçues pour celui-ci, c’est-à-dire qui tiennent compte de son architecture, de ses espaces intérieurs ou de son environnement, de la vocation des lieux et du type d’usagers.

C’est en 1981 que le ministère des Affaires culturelles devient officiellement responsable de l’application de la Politique, qui relevait auparavant du ministère des Travaux publics et de l’Approvisionnement". Source: http://www.artpourtous.umontreal.ca/decouvrir/politique.html

Malheureusement, ces sculptures ont été vandalisées puis rafistolées avec les moyens du bord. Elles auraient grandement besoin d'une restauration professionnelle. À qui revient la responsabilité de l'exiger? Aux citoyens encore?

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L'archer et le discobole

Les jeux olympiques de 1976

Germain Bergeron a réalisé au total sept sculptures de vingt pieds sous le thème des disciplines olympiques: le tir à l'arc (1976), le lancer du javelot (1974), l'haltérophilie (1968), le cyclisme (1981), le patinage de vitesse (1984), le lancer du disque (1976) et finalement le golf (1992).
Deux de ces sculptures monumentales se retrouvent dans la ville de Joliette puisque lors des jeux olympiques de 1976, cette dernière a hébergé les compétitions de tir à l'arc. En effet, les oeuvres l'Archer et le Discobole sont des dons de la Ville de Montréal à la ville de Joliette, issues du programme Art et culture des Jeux olympiques de 1976 pour lesquelles Germain Bergeron a bénéficié d'une bourse de la part du comité organisateur des Jeux olympiques de 1976. Les deux oeuvres proposent de suspendre le temps contenu dans le mouvement athlétique et d'ainsi personnifier de manière iconique le tir à l'arc et le lancer du disque. Elles sont toutes deux constituées d'acier et de peinture.
"L'Archer:
La présence des mains montre la précision du geste de l’athlète qui tient de sa main droite la corde de l’arc et de la main gauche, l’arc. La corde et la flèche ne sont pas visibles sur l’œuvre. La présence des mains renforce l’existence de celles-ci. Le geste de la tireuse, bras plié et tiré vers l’arrière, suggère qu’elle soit prête à tirer la flèche.
L’enseigne de tir à l’arc située dans le parc Pierre-Charbonneau fait partie des monuments liés aux Jeux olympiques de 1976.
Le Discobole :
Le détail du corps importe peu à l’artiste, ce qu’il a voulu représenter, c’est le mouvement du sportif. Il saisit l’action, le moment où le sportif est prêt à lancer son disque. La sculpture démontre également sa force. La simplicité de la sculpture marque une certaine légèreté. Le socle, assez haut, lève le discobole qui s’appuie sur une jambe, l’autre étant suspendue dans les airs. Ses jambes sont pliées et montrent la prise au sol du sportif, ses bras sont tendus, prêts à lancer le disque et son corps, penché en arrière, montre la puissance du lancer".
Source: page Web de la Ville de Joliette.
Le souhait initial de Germain Bergeron était d'entourer à l'été de 1976 le Stade olympique de sculptures de 25 pieds de hauteur représentant les différentes disciplines olympiques ou un thème olympique. Il y voyait une occasion unique de rapprocher l'art et le sport. Il avait déjà conçu à cet effet en 1974 deux sculptures, un archer et un lanceur de javelot à son atelier du 310 Côte de Terrebonne, ayant reçu une maigre subvention du Ministère des affaires culturelles. Bien qu'ayant d'autres idées en tête comme un discobole, un porteur de flambeau, un joueur de basket-ball, il avait stoppé sa production, en attente de subventions. La suite de l'histoire fut que le Discobole et l'Archer furent subventionnés par le COJO mais que le grand projet n'eût pas lieu. Dommage car l'idée était à proprement parler fantastique...
En 2016, les œuvres d’art de Joliette ont été restaurées par Robert Brulotte, designer et créateur d'ambiance, celui même qui a fait la restauration de l'ensemble des sculptures de Germain Bergeron que l'on peut admirer dans les rues de l'Assomption.
L'Archer est situé dans le stationnement de la Distinction, au 1505, boulevard de la Base-de-Roc et le Discobole au Stade Municipal situé au 1600, boulevard de la Base-de-Roc a Joliette.
Toutes les sculptures mentionnées précédemment sont répertoriées dans les villes de l'Assomption, Montréal, Calgary, Joliette. Nos recherches ne nous ont malheureusement pas permis de découvrir l'endroit où se cache le Lanceur du javelot pour lequel le mystère reste entier...

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Les sculptures de Germain Bergeron dans la Ville de l'Assomption.

Sur le site de la MRC de l'Assomption, on peut trouver une liste ainsi qu'une description de plusieurs des oeuvres de Germain Bergeron qu'on peut aller admirer en leur territoire: Wopétal, La Pietà, le Zygote Gigote, Transire, Ô-Miro Dali Cass-ô, Ma main, Lulunatik, L'Haltérophile, Le Golfeur, Le Retour du Grand Monarque, l'Enceinte, La Ballerine, L'ange du Jugement Dernier, et L'ange. Un programme qui en vaut le détour. Les gens de l'Assomption doivent être fiers de la vision artistique de leurs administrateurs!

https://www.mrclassomption.qc.ca/?s=germain+Bergeron

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